En septembre 1994, le Mamco (Musée d’art moderne et contemporain, Genève) ouvre ses portes dans un bâtiment désaffecté de la SIP (Société d’instruments de physique) acheté par la Ville de Genève. L’ensemble du projet monté par Christian Bernard, directeur du musée, a apporté, depuis quatre ans, des éléments de réponse tout à fait problématiques et pertinents à l’actualité «nécessairement permananente» du musée d’art contemporain. Actualité ailleurs encore davantage soumise aux anciens préceptes muséologiques qu’aux nécessités et aux possibilités critiques qui devraient animer ce type de musée «de fait». Géré au quotidien, le Mamco est parvenu, semble-t-il à ce jour, à modifier la surface d’inscription des oeuvres d’art contemporaines, à engager un ensemble de réflexions liées à la question de la mise en exposition de l’art vivant par le biais de différentes options muséographiques déclinées du toit au sous-sol et à générer et prendre en charge le rythme que suppose la co-présence de vitesses et de temporalités différentes dans un lieu affecté à l’art de notre temps.