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Daniel Schlaepfer n'est pas un sculpteur au sens classique du terme. Il cherche à façonner la lumière, recourant aussi bien aux phénomènes naturels qu'aux technologies comme les LEDs ou la fibre optique. Son terrain d'expérimentation est sans limites: espace public ou privé, construit ou naturel. Par ses interventions, spécifiques au lieu auquel elles sont destinées, l'artiste crée des artifices invitant à porter un autre regard sur le monde. L'installation « Trou blanc » ? titre auquel Daniel Schlaepfer préfère aujourd'hui « Puits de lumière » ? a été conçue dans le cadre du pour-cent culturel lié à la construction du collège de Provence à Lausanne. Dans la cour de l'école, un hublot est intégré dans le pavage : un long tunnel débouchant aux antipodes s'ouvre sous les pieds du spectateur. La portion de paysage qu'il aperçoit provient en fait d'un second hublot, situé à quelques mètres de distance, dans un espace séparé.
Versé depuis toujours en sciences expérimentales, Daniel Schlaepfer joue avec les lois de l'optique. Le dispositif fonctionne sur le principe du périscope : les deux ouvertures sont reliées entre elles par un tube souterrain muni de miroirs, de façon à ce que chacune laisse voir l'image opposée. Le puits, creusé horizontalement, est ainsi perçu comme vertical.
« Puits de lumière » perturbe la perception de l'espace et provoque un basculement dans une autre dimension. Comme par enchantement, le ciel se retrouve sous terre et l'univers paraît soudain infini. Placée parmi les jeux de la cour de récréation, l'oeuvre affiche clairement sa dimension ludique. Sa forme est atypique à deux titres. D'abord, parce qu'à l'exception des hublots le dispositif est entièrement enterré et donc hors de portée du regard. Ensuite, parce que l'emploi des miroirs provoque un renversement: l'attention se porte non pas à l'extérieur mais à l'intérieur du volume. Ce principe se retrouve dans plusieurs oeuvres de l'artiste, notamment les « Boîtes magiques » conçues en 1991 pour le 700e anniversaire de la Confédération. Le changement de perspective confère à l'oeuvre l'aspect d'un secret qui appelle à être découvert. L'installation de Daniel Schlaepfer est ainsi avant tout à expérimenter.

Manon Saudan, dans "Pleins feux", 2017

 

Œuvre réalisée dans le cadre du pourcent culturel de la Ville de Lausanne.

Infos

Date
Type d'œuvre d'art
Public Art
Dimensions de l'objet
45 cm (diam.)
Matériau

Acier inoxydable, verre, miroir

Technique
Assemblage
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Carte

Ecole primaire de Provence
Chemin Du Martinet, 15
1007 Lausanne
Suisse

Artistes

Détails Name Portrait
Daniel Schlaepfer

Institutions

Title Country City Détails
Collection d'art de la Ville de Lausanne
Suisse
Lausanne